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Mais d’où viennent-ils donc tous ces arbres ?

Si je savais répondre à cette question, alors je saurais qui ils sont.

Je comprends que j’ai passé ma vie avec eux, tout près, si près.

Que de questions face à cette nature si mystérieuse, elle qui refuse de livrer ses secrets, elle qui n’agit qu’en devinettes pour mieux refuter les réponses que l’on oserait ou pourrait faire et nous faire, nous les humains, encore plus nous questionner.

Qui sont-ils ?

S’ils pouvaient répondre, que me diraient-ils ?

Ils me feraient comprendre à l’évidence que tout comme moi, simple humain, l’air qu’ils respirent est Liberté, air qu’ils veulent sans cesse me faire partager du bout de leurs feuilles si diverses, riches et multiples.

Tout comme moi, ils cachent leurs racines au plus profond de la terre, tel un jardin secret que nul ne peut atteindre, tout curieux qu’il puisse être.

Tout comme moi, ils puisent dans l’eau qui sait venir de si haut et nourrir les racines cette force qui est nature tout autant que vie.

Tout comme moi, ils ont peur de ce feu qui peut tout détruire sur son passage, faisant s’affronter air et eau.

Tout comme pour moi, le soleil veut leur apporter cette lumière qui les fait tantôt joyeux, tantôt tristes au fil du temps qui passe, des saisons qui se succèdent.

Certains savent rester imperturbables et d’autres ne savent pas cacher leurs transformations.

Est-ce si différent de nous autres les humains ?

On les croit fort et voilà que la nature les abat. Ils paraissent tout frêles et les voilà traversant les âges.

Ils naissent, grandissent puis disparaissent de tant de manières. 

Et nous alors, les humains ?

Me voilà grandement questionné, jusqu’à plus faim, jusqu’à plus soif.

Au fil de mes années, je ne sais dire combien d’arbres j’ai pu rencontrer. Tout au long de mes promenades, j’ai appris à les regarder, à les voir.

Je me suis assis à leurs pieds pour apprendre à sentir qui ils pouvaient être. En ressentant dix mille petits choses, j’ai appris à les connaître. Et je n’ai jamais été déçu car en retour, tel un beau cadeau si précieux, ils m’ont aussi appris à me connaître dasn mes sens, mes émotions.

C’est avec eux que j’ai appris ce que « ombre » voulait dire. C’est par eux que j’ai compris ce que le « calme » pouvait apporter.

Avec eux, j’ai su profiter d’une multitude d’étoiles et partager cette voûte étoilée aussi impressionnante que mystérieuse.

Nous autres humains savons chercher loin ce que bien des fois nous avons tout près. Mais il n’est de voyage, lointain ou non, sans une rencontre avec au moins un arbre.

Mais combien d’humains aux aspects différents un arbre rencontre-t-il dans sa vie ? Nul ne saura jamais répondre.

Qu’importe ?

La vie est faite de ces rencontres, ici anonymes et sans saveur, ni goût, ni intérêt.

Et puis un jour, deux regards se croisent. Chacun apprend de l’autre, timidement, lentement. La richesse est là, au bout du regard, dans un sourire qui pointe, un coeur qui bat.

Et pourquoi pas une rencontre entre un arbre et un humain ?

Pourquoi pas ?

Mais pour apprendre à se connaître, tenter de se comprendre, encore faut-il communiquer.

Alors, écoutons ces arbres, si multiples, si différents, si énigmatiques.

Ecoutons-les car ils ont peut-être tant de choses à nous dire, à nous apprendre.

Ecoutons-les ...

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